Quintet for Horn and String Quartet, Op. 6, No.3

Préface (French)

Quintette op. 6, no 3, pour cor et quatuor à cordes

• I. Introduction. Adagio (où l’on peut voir l’étendue que peut parcourir le second cor sur le ton de Mi bémol).
• II. Allegro Moderato e sostenuto
• III. Thème Varié
• IV. Rondeau. Moderato

Louis-Francois Dauprat, né à Paris en 1781, était un corniste spécialiste du jeu de cor grave (second cor, ou comme il le nomme dans sa méthode de 1824 : cor-basse). Il est le premier corniste à obtenir un Premier Prix du nouvellement fondé Conservatoire de Paris, en 1798. Il étudie ensuite la théorie et la composition avec Gossec et Reicha. En 1816, il devient professeur de cor au Conservatoire de Paris, jusqu’à sa retraite en 1842. 

L’instrument pour lequel Dauprat a composé le Quintette op. 6, no 3, pour cor et quatuor à cordes, est le cor naturel. Ancêtre du cor moderne, c’est un instrument sans pistons, où les notes sont produites à l’aide des lèvres, et de la main droite, qui ferme plus ou moins le pavillon pour obtenir les notes qui ne font pas partie de la série des harmoniques naturelles. En raison de cette utilisation de la main, l’interprète peut proposer beaucoup plus de couleurs qu’avec l’instrument moderne. Une note bouchée, jouée douce, à une couleur sombre et un peu sourde. Alors que jouée avec force, elle devient cuivrée et perçante. Les compositeurs des 18e et 19e siècles qui ont écrit pour le cor étaient très conscients de ces changements de timbre entre notes ouvertes et notes fermées (bouchées), et ils utilisaient toute cette palette de couleurs au service de la musique. 

Il compose également cette oeuvre spécialement pour le cor-basse. À travers les quatre mouvements, il exploite toutes les qualités de cette technique de jeu. Dans l’Introduction, il montre le registre complet de l’instrument, finissant dans le registre pédale, plus bas que le violoncelle. Dans le Thème Varié, on peut entendre une variation extrêmement virtuose, remplie d’arpèges rapides et d’ornements. Dans la quatrième variation, en mineur, Dauprat utilise les couleurs sombres du cor, avec des mélodies composées principalement de notes bouchées. Le Rondeau final, dans un esprit de chasse rappelant les origines du cor, démontre encore une fois toute la versatilité du cor-basse, en sautant d’un registre à l’autre, et en exécutant des traits virtuoses dans le registre médium de l’instrument.

La source utilisée pour cette édition est la première publication de 1817-18, chez Bochsa père à Paris, qui se trouve à la Bibliothèque nationale de France (44904293). 

Pédagogue bien connu des cornistes pour sa Méthode de Cor-Alto et Cor-Basse, ainsi que pour ses Trios, Quatuors et Sextuors pour cors en différents tons, Dauprat reste assez inconnu du grand public. Mais, cette pièce démontre bien ses qualités de compositeur. Ses oeuvres méritent une place dans le répertoire, au même titre que celles de ses contemporains; François-Joseph Gossec, Anton Reicha et Louise Farrenc, pour n’en nommer que quelques-uns.

Félix Foster 

Bruxelles, mai 2025